Duralex : (marca comercial) Objet marquant des décennies 1960-70, le verre Duralex a vu le jour à La Chapelle-Saint-Mesmin (département du Loiret), tout près d’Orléans (centre de la France) en 1946.
Son berceau sera l’usine de La Chapelle-Saint-Mesmin, rachetée au parfumeur Coty en 1936 et reconvertie du flaconnage au verre pressé des ménages (verres à boire, tasses, assiettes, etc.
Le lancement du premier gobelet, sans doute le Gigogne (le ventru avec une ligne pile au milieu), est daté de 1946.
La marque Duralex est déposée le 6 juin 1945 pour « objets en verre pour usage culinaire, notamment en verre trempé ». Il inaugure une longue série. Inventé par le groupe Saint-Gobain puis passé de main en main, il appartient aujourd’hui à un groupe La Chapelle-Saint-Mesmin. Le chiffre au fond, au fond du verre Duralex. « Tu as quel âge? » « J’en ai 17, et toi? » Le petit jeu a passionné des générations d’enfants à l’heure du repas, entre les carottes râpées et le boeuf-purée. On pouvait vieillir de dix ans du jour au lendemain, et rajeunir tout autant. Le chiffre fétiche n’est pas un âge de Duralex mais un simple numéro, celui du moule dans lequel avait été fabriqué le verre. Car le gobelet Duralex, c’est un socle commun à des millions de personnes, une tour Eiffel de la table, un objet présent dans un coin de toutes les mémoires. Sa vertu reconnue est son étonnante solidité. Ce qui ne caractérise guère le verre en général. Il était réputé incassable. « Duralex » contient à la fois l’idée de son inusabilité et une allusion à la maxime latine : Dura lex sed lex (la loi est dure, mais c’est la loi). Des foyers se sont équipés en vaisselle Duralex car elle ne s’ébréchait pas dans le lave-vaisselle. Les économes des écoles ont passé commande de milliers d’unités en sachant que la casse serait limitée. La publicité incitait même à l’éprouver : « Quatre essais incroyables : utilisez-le comme un marteau, laissez-le tomber, tapez dessus, faites-le passer de la glace à l’eau bouillante ».
Doté d’autant de qualités intrinsèques et poussé par une publicité ad hoc, le Duralex fait des ravages dans les années 60. Un spot à sa gloire remporte même le prix du 12e Festival international du film publicitaire de Cannes en 1965. On le trouve alors dans toutes les grandes surfaces. En 1964, 133 millions d’articles — gobelets, assiettes, plats — sortent des moules. Et gagnent les frontières. Dans les années 70, il s’en vend dans près de 120 pays. Le Duralex ostensiblement estampillé «Made in France», parangon de l’objet ordinaire, sera du dernier chic.
La marque, dont le nom s’est incrusté dans la mémoire collective, a rejoint la galaxie des ustensiles de grande consommation de cette époque, non loin du Frigidaire ou de la Mobylette. La marque Duralex est là chaque fois qu’on évoque d’autres produits industriels comme le rasoir ou le stylo Bic.»
Avant de songer à investir la vaisselle incassable, Saint-Gobain se préoccupait de sécurité routière. Avant la Seconde Guerre mondiale, pour les vitres des automobiles, ses chercheurs mirent au point un verre trempé. Voilà le genre d’expérience exécutée dans le laboratoire de la compagnie : on laissait tomber une boule en acier d’un kilo d’une hauteur de 1,50 mètre sur une glace en verre trempé. Cette dernière résistait au choc tandis qu’une glace ordinaire soumise au même traitement volait en éclats. Pour le verre de table, beaucoup de bris ont dû être nécessaires avant de contrarier sa fragilité.
Au cours de l’histoire du Duralex, plus d’une centaine d’articles différents ont aussi été imaginés, du plat rond au plat creux en passant par l’assiette et le saladier.
En six décennies, la fabrication n’a pas beaucoup varié. Le verre lui-même, liquide solidifié, obéit à une recette antédiluvienne et équilibrée à base de sable, de chaux et d’alumine. Il existe 48 moules à gobelet Gigogne. Mais la grande époque de conquête du marché a vécu. La verrerie Duralex avait entamé son déclin en 1975. En juin 2005, Duralex International France dépose le bilan. L’usine ne compte plus que 226 salariés et paraît presque vide. Résistant jusqu’au bout, elle se donne encore une chance. Le 5 octobre 2006, un plan de continuation a été présenté au tribunal de commerce d’Orléans par Sinan Solmaz, un grossiste en verrerie et premier client de la marque, qui croit au potentiel identitaire. «Duralex est un grand nom en Turquie, en Inde, en Espagne, partout dans le monde », défend le seul propriétaire de la société. « Il existe même une photo de Ben Laden avec un verre Duralex à la main ».
Le 28 avril 2008, Duralex International est mise en liquidation par le Tribunal de Commerce avec un passif de 22 millions d’euros.
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